Année 2010 résidence

Du 30 août au 18 septembre 2010, Campagn’Art accueille dans les ateliers de Saint-Martin : Taï Jen Peng, peintre taïwanais et la photographe Marie-Hélène Le Ny.

Marie Hélène Leny et Tai Jen Peng

Marie-Hélène Le Ny a été formée à l’école régionale des beaux arts de Rouen, où elle a obtenu un diplôme national supérieur d’expression plastique en 1985 et est devenue titulaire du DEA d’esthétique en 1992 sur la notion de modèle en photographie.

Dans le cadre de la résidence d’artiste, elle a proposé de rencontrer des femmes de la région susceptibles de participer à son projet photographique intitulé selon la formule de Simone De Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». Elle s’interroge sur la condition féminine et souhaite faire entendre des voix de femmes multiples et dissemblables.

Dans son atelier parisien, M.H. Le Ny a reçu tout un panel de personnes, jeunes ou âgées, de conditions et de parcours différents. Elle est venue chercher à Saint-Martin «  les femmes de la ruralité, celles qui sont isolées, sédentaires, peu habituées à prendre la parole en public » . Les femmes sont invitées à lire un texte de leur choix qui est enregistré pour que « ces portraits ne restent pas des apostrophes muettes »…et que les sujets «élaborent aussi une image de leur voix….C’est le son qui contribue ici à faire vibrer un moment de visibilité particulier dans lequel l’être et le paraître s’entremêlent, faisant écho à l’imaginaire et aux questionnements de chacun »

Que ce soit avec« photographies de familles » « de l’autre côté du miroir » « cité refuge », « Provisoirement définitif » et autres travaux, M.H. Le Ny témoigne d’un regard attentif aux autres dans leur altérité, avec une réflexion sur nos comportements et leurs conséquences.

Sa résidence a été l’occasion de très nombreuses rencontres où des femmes de toute condition et de tout âge ont livré, par leur texte choisi, leur préoccupation, leurs désirs, leurs espoirs, un morceau de vie parfois. L’enthousiasme et la perspicacité de Marie-Hélène Le Ny sont venues à bout de bien des timidités et elle s’est dit satisfaite de la collaboration amicale de ses modèles. 

 

Taï -Jen Peng est taïwanais et pratique depuis 10 ans les arts plastiques. Arrivé depuis peu en France, il cherche à découvrir des horizons artistiques nouveaux. Le projet qu’il présente pour la résidence s’appuie sur un concept très personnel de « végétation-homme ». Le concept « végétation » symbolise l’attachement affectif, le parasite qu’est le souvenir, la nécessité du contact, de l’enlacement. Pour lui, les hommes se nourrissent mutuellement, puisant leur force dans l’Autre. Toute rupture crée un déséquilibre que l’homme dépossédé rafistole à sa manière pour survivre.

Nouvelle expérience qui a eu un formidable impact sur la population, directement impliquée dans les créations des deux artistes.

Taï Jen Peng a pris pour modèles des enfants et des adultes des alentours, ouvert son atelier aux curieux et séduit par son regard très personnel et très juste sur ses différents modèles. Choyé par l’entourage des dirigeants, amoureux de notre territoire, curieux de tout, de nos coutumes, de nos paysages, de notre patrimoine culturel et artistique, ce jeune Taïwanais résidant alors à Dijon a été accompagné à Toulouse pour une visite de la ville et de ses musées.

La résidence terminée, Taï Jen Peng a prolongé son séjour à Saint-Martin, y louant un gîte pour deux mois, trouvant le lieu propice à la création artistique. Les invitations personnelles des uns et des autres ont été le prétexte d’échanges sur les études artistiques en Asie, et parfois..la découverte de la gastronomie Taïwanaise!

Il a organisé un vernissage personnel avant son départ et tenu à remercier tous ceux qui avaient rendu son séjour agréable et enrichissant.

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